Nathalie CERVEIRA notre secrétaire Générale a récemment rencontré Camille et a eu l’occasion de lui poser diverses questions afin de pouvoir recueillir ses premières impressions sur sa sélection en équipe de France.

Camille parle nous de tes débuts à l’athlétisme ?

En primaire et au collège, je faisais les cross, et je finissais régulièrement sur le podium. C’est comme ça que Alvaro m’a repérée, lorsque j’ai gagné un cross scolaire, en 2001. Il m’a proposé de m’inscrire à l’UAM, et comme je venais d’arrêter la gymnastique et que je cherchais un autre sport, j’ai décidé d’essayer l’athlé.

A tes débuts tu faisais partie d’un groupe assez performant je pense à l’équipe minime filles qui était composée par d’autres telles que Paulette Mendes, Sabrina Roger ou Dounya Nadji et vous êtes alors devenues Vice-championnes de France cadettes du 4x1000. Comment expliquerais-tu aujourd’hui que tu sois la seule à avoir percé individuellement ?

Je ne peux pas parler pour les autres filles, mais c’est vrai qu’on avait quasiment une équipe imbattable en cross, car on avait toutes un très bon niveau. Je ne me suis jamais lassée de l’athlétisme, et même si c’est parfois assez dur de s’entrainer, je me suis toujours accrochée, je pense que c’est ça qui m’a permis de continuer à progresser. Mais c’est vrai que les entraînements avec les filles et l’esprit d’équipe me manquent beaucoup.

Quelle a été ta ou tes motivations tout au long de ces années pour poursuivre l’athlé car on sait que tu as concilié tes entraînements d’athlé à l’équitation mais aussi à tes études ?

Dès le début de mes entrainements à l’UAM les progrès et les résultats sont arrivés m’encourageant dans mes efforts et jusqu’au bac j’ai pu continuer la compétition à cheval, les entrainements d’athlétisme et les études en sacrifiant les loisirs pour gérer un emploi du temps chargé. Avec l’inscription en classe préparatoire à Versailles il m’a fallu sacrifier l’équitation et envisager de réduire mes séances pour mes études mais arrêter complètement le sport était hors de question car j’en ai besoin pour me sentir bien et pour me changer les idées et le groupe de Versailles m’a bien aidé sur ce point là. Au départ je pensais continuer juste pour entretenir, sans me fixer d’objectifs, mais au fur et à mesure des compétitions, je me suis rendu compte que j’avais encore progressé, malgré le peu d’entrainement. Donc savoir que je pouvais faire de bonnes performances en compétition m’a encore plus motivée.

Mes objectifs étaient de monter sur le podium aux championnats de France de piste et d’intégrer une fois l’équipe de France, ce qui est maintenant fait. J’aimerais encore porter le maillot de l’équipe de France, et progresser petit à petit, à mon rythme. Je pense qu’il y a encore pas mal de belles choses à faire, quand je pourrai m’entrainer plus souvent. Pour le moment, je pense juste aux championnats de France de 10km, et au cross de sélection pour les championnats d’Europe, même si ça me parait assez difficile d’être prise.

Et dans d’autres domaines (équitation, études ….etc) ?

Je vais passer le concours pour être vétérinaire dans moins d’un an, donc il va falloir travailler sérieusement tout au long de l’année. En équitation, je travaille tranquillement mon cheval, sans faire de compétition du tout, mais je pense reprendre la compétition une fois que la prépa sera terminée.

Depuis le temps que j’en rêvais, je me suis dit : « enfin ! ». J’ai pensé à Alvaro, qui le voulait autant que moi ce podium, et à tout le travail qu’on a fait pour en arriver là. J’ai également remercié Thierry, l’entraineur de Versailles qui m’a vraiment bien suivie et entrainée tout au long de l’année et les gens qui m’ont encouragée à Narbonne.

Parle nous de ces deux jours passés à Florence aux couleurs de la France et aux côtés du reste de l’équipe ?

On est tout d’abord allé passer 3 jours à Marseille, avant de partir pour Florence en bus, 10h de route environ. Je connaissais déjà certains athlètes du demi-fond (Florian Carvalho et Laetitia Meunier, du club de Nemours, et d’autres athlètes rencontrés lors de stages) et j’ai fait connaissance avec les autres. L’ambiance était excellente, et j’ai vraiment passé un super séjour à Florence. On était toujours en groupe, à se balader dans la ville, à discuter dans les chambres, ou à encourager les autres athlètes de l’équipe de France sur le stade. Ces 3 jours ont vraiment été trop courts, mais j’en garde d’excellents souvenirs.

En fait, on était 2 à ce moment là, puisque Laetitia et moi partagions la même chambre, donc on a essayé l’équipement en même temps. Pour nous, représenter la France en compétition était un rêve, et c’était notre 1^e fois à toutes les deux.. Quand on a reçu les équipements, nous étions très heureuses et impatientes de les mettre. On a eu un peu de mal à rentrer dans les boomers, qui sont assez serrés, c’était plutôt drôle. Une fois habillées, nous étions hystériques, on criait, et on riait en permanence, c’est un moment inoubliable !

Dès la première journée d’épreuves, l’équipe de France a pris beaucoup d’avance sur les autres équipes, que ce soit chez les filles ou chez les garçons, donc l’annonce du résultat final n’a pas été une surprise. Le deuxième jour, la dernière épreuve était le relais 4X400, et avant même l’arrivée, toute l’équipe de France était prête à envahir la piste pour faire la fête. On a eu les podiums, et on a fait plusieurs tours d’honneur en chantant et en criant, tout en faisant une bataille d’eau, c’était génial !

Je me sens très gênée devant la caméra, parce que je ne me sens pas moi même. Je ne suis pas une star ni une championne, ma place est sur le stade, pas devant une caméra. En même temps, je suis honorée que TV sud s’intéresse à mes résultats.

C’est vrai que c’est à elle que je dois d’avoir pu faire de l’athlétisme, car j’habite dans un petit village, et c’est elle qui m’emmenait au stade à chaque fois, ou en compétition. Elle m’a toujours soutenue également, et je lui en suis très reconnaissante. Je crois qu’elle a été exemplaire, et je la remercie de tout ce qu’elle a fait.

Ceux qui me demandent des autographes sont souvent des athlètes qui courent avec moi depuis quelques années, et ça me fait tout drôle lorsqu’ils demandent des autographes. Je n’ai pas changé depuis l’année dernière ou l’année d’avant, mais ils ne me voient plus de la même manière, c’est étrange.

Il n’y a pas de secret pour réussir il faut travailler mais surtout ne pas oublier que l’athlétisme ne permet pas de gagner sa vie et que les études restent primordiales pour faire du sport un plaisir plus qu’un moyen de survivre.

Les championnats de France de 10km dans 3 semaines, qui servent de course de référence pour une sélection en équipe de France, et le cross qui servira de sélection pour les championnats d’Europe de cross, où les meilleures seront présentes.

Que penses-tu des résultats de l’équipe de France au championnat du Monde d’athlétisme ?

Je crois que je suis comme tout le monde, j’espérais mieux pour l’équipe de France, mais bon, je fais confiance aux athlètes pour être prêts à Pékin pour les Jeux Olympiques ! Ils se sont déjà pas mal rattrapés au décanation….

C’est une bonne question ! Je crois que c’est Ladji Doucourré (je ne suis pas la seule d’ailleurs), parce que malgré ses blessures, il a réussi à revenir très vite dans les meilleurs, c’est un battant. J’espère qu’il sera au top pour les JO de 2008.

Quel est ton meilleur souvenir à l’UAM ?

La 2^e place aux championnats de France au relais 4X1000. Parce que j’étais 4^e à 150m de l’arrivée, et que je savais que c’était la pire place que l’on puisse avoir (d’ailleurs on en avait parlé avant la course). Je savais que les filles m’encourageaient, l’esprit d’équipe était très fort à ce moment là, et j’ai réussi à tout donner pour monter sur le podium, c’était génial, on avait réussi toutes ensembles. Je crois que les réussites par équipe ont quelque chose de plus.

Ma plus grande qualité : je ne loupe jamais un entrainement, sauf si je suis vraiment blessée, et je fais tout pour être dans les temps que l’on me demande de faire.

Mon plus grand défaut (il y en a beaucoup !) : être très râleuse, et avoir beaucoup de caractère 

Pourquoi la vache qui rit, rit ?

Parce que la vie est belle Quelques remerciements très brefs :

Alvaro, tout le monde sait que sans lui, je n’en serais pas là,

Thierrry et tous les amis de Versailles qui m’ont accueillie à bras ouverts

Les filles pour tout ce qu’on a vécu ensemble : en compets, en stages, …

Abdel, qui était mon modèle quand j’étais minime (en 2003 Abdelaali Elbadaoui qui est toujours licencié à l uam avait terminé32ème des championnats d'Europe de cross à Medelun en Croatie  et  vice Champion d' Europe avec l' équipe junior .)

Ali, Ahmed, et Sébastien qui m’ont aidé dans de nombreuses séances,

et Samir pour ce qu’il est.J’en oublie sûrement des centaines J .

Camille MENARD a été interviewé dernièrement par TV SUD 77, cliquez ici pour visionner